L’atropine, un collyre pour ralentir la myopie ?
Une méthode thérapeutique qui suscite l’intérêt des experts
Des gouttes instillées chaque jour dans les yeux d’un collyre pour freiner la myopie ? Cette méthode a fait l’objet de nombreuses études récentes qui se sont notamment intéressées à l’atropine, substance ayant pour effets de paralyser l’accommodation et de dilater la pupille de l’œil.
L’atropine est d’ailleurs utilisée sous forme de collyre pour freiner la myopie chez l’enfant pour bloquer l’accommodation et permettre une mesure de la réfraction plus fiable lors d’un examen chez l’ophtalmologiste.
Si le mécanisme d’action de l’atropine demeure largement inexpliqué, les études prouvent qu’elle a un effet freinateur sur la myopie lorsqu’elle est instillée tous les soirs dans chaque œil.
Plusieurs concentrations ont été testées et les dosages à 0,01 % et 0,05 % sont les plus efficaces et les mieux tolérés.
Des limites en termes d’usage de l’atropine
Bien que l’atropine soit un traitement freinateur efficace de la myopie, son usage comporte toutefois certaines limites :
- une difficulté d’accès : le traitement recommandé en France (atropine dosée à 0,01 ou 0,05 %) n’est à date pas disponible en pharmacies de ville et ne peut être délivré que par les pharmacies hospitalières. Une étude nationale et internationale avec une préparation unidose est actuellement en essai sous la direction du Professeur Arnaud Sauer à Strasbourg
- la présence de très rares effets indésirables pouvant s’avérer gênants pour le patient (sensibilité à la lumière, perte de la vision nette de près).
Enfin, l’atropine a un effet rebond en cas d’arrêt. Les praticiens savent toutefois encadrer cette interruption de traitement.