La prévention de la myopie

Qu’elle intervienne en amont de la myopie, à un stade précoce de son évolution ou de façon plus tardive, la prévention de la myopie est un moyen d’action essentiel pour limiter la prévalence de ce trouble et son évolution vers des formes sévères pouvant entraîner de graves complications sur le plan visuel.

Prévention primaire : l’importance de l’hygiène de vie

Si l’on ne peut agir sur les facteurs génétiques de la myopie comme l’hérédité, il est en revanche possible de réduire ses risques de devenir myope en limitant l’impact de certains facteurs environnementaux (les facteurs de risque de la myopie).

Limiter les activités prolongées en vision de près (lecture, écrans…) et encadrer leur pratique

Il convient d’éviter de se tenir trop près de son livre ou de son écran (distance d’au moins 30 centimètres), faire des pauses régulières (pauses de 20 secondes toutes les 20 minutes en regardant un objet à près de 6 mètres), avoir un éclairage suffisant, limiter le temps quotidien consacré aux activités de près.

Privilégier les activités en extérieur pour bénéficier du rôle protecteur de la lumière du jour

Selon les études, si la lumière du jour joue un rôle protecteur à partir de 40 minutes d’exposition quotidienne, il est recommandé de passer 2h en extérieur chaque jour idéalement pour réduire significativement ses risques de myopie.

Selon le rapport SFO 2019 « Les myopies », piloté par les Professeurs David Gaucher et Nicolas Leveziel, chaque heure passée dehors chaque semaine diminuerait même de 2 % le risque de myopie.

Prévention secondaire : dépister et bien corriger la myopie

La prévention secondaire de la myopie repose sur deux principaux piliers.

Le dépistage précoce de la myopie

Il nécessite de faire contrôler la vision de son enfant par un professionnel de santé, au plus tard à l’entrée au CP, et bien avant en cas d’antécédents de myopie chez au moins un des parents.

La mise en place d’une correction adaptée une fois la myopie diagnostiquée

Pendant longtemps on a pensé que sous-corriger la myopie permettait de la freiner en limitant l’accommodation de l’œil pour la vision de près.

Mais on sait aujourd’hui que cette stratégie est inefficace, voire contre-productive. Il est au contraire impératif de corriger la myopie de façon optimale dès le diagnostic en adaptant régulièrement cette correction pour éviter une aggravation de la myopie dans le temps.

Prévention tertiaire : freiner la progression de la myopie

Les risques de complications liées à la forte myopie sont aujourd’hui clairement établis (l’évolution et les complications de la myopie). Si elle n’est pas freinée, la croissance de l’œil finit par le fragiliser et peut à terme être responsable d’altérations importantes au niveau de la rétine, voire, dans les cas extrêmes, provoquer une cécité.

C’est pourquoi la prise en charge des myopies évolutives repose aujourd’hui sur la mise en place de dispositifs de freination (lentilles, verres ou collyre) de façon précoce.

L’enjeu est en effet de ralentir la progression de la myopie afin d’éviter qu’elle ne soit trop forte au moment de l’entrée dans l’âge adulte car « à chaque dioptrie gagnée, des risques sont évités ».

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