Un outil d’IA pour évaluer le risque de myopie forte chez les enfants
Une équipe de Chercheurs singapouriens vient de concevoir un outil d’intelligence artificielle permettant d’identifier les enfants présentant un risque important de myopie forte. Objectif : aider les praticiens à contrôler de façon précoce le développement de la myopie chez ces enfants à risque.
Singapour : un des taux de myopie les plus élevés au monde
Singapour est un des pays les plus touchés par l’épidémie de myopie actuelle qui sévit partout dans le monde.
Plus de 65 % des enfants de Singapour souffrent de myopie à l’école primaire, selon le ministère de la Santé (MOH) en 2021. Ce chiffre atteint plus de 80 % chez les jeunes adultes.
Le Centre Myopie du SNEC a également vu sont taux de fréquentation exploser au cours des dernières années. En 2022, il a enregistré plus de 6 000 visites de patients, soit plus de 3 fois plus qu’en 2019. Environ 30 % de ses patients souffrent de myopie forte.
Cette épidémie de myopie inquiète car elle risque de provoquer une augmentation forte des complications liées à ce trouble de la vision : glaucome, cataracte, décollement de rétine, maculopathie myopique…
“Nous sommes très préoccupés par la prévention de la myopie élevée chez l’enfant car elle est irréversible”, a déclaré le professeur agrégé Marcus Ang, chercheur principal de l’outil. “Une fois qu’un enfant ou un adolescent développe une forte myopie, les complications menaçant la vue ne surviennent que plus tard dans la vie”.
Un outil d’IA pour évaluer le risque de myopie forte chez les jeunes
L’outil d’IA mis au point par le Singapore National Eye Center (SNEC) et le Singapore Eye Research Institute (SERI) devrait aider à réduire la prévalence de la myopie forte chez les jeunes Singapouriens.
Il présente l’avantage d’être totalement objectif et ne nécessite aucune information subjective de la part des patients.
Il utilise des algorithmes d’apprentissage pour traiter les images rétiniennes et les données cliniques d’enfants âgés de 6 à 12 ans, et évalue la probabilité qu’ils développent une myopie élevée plus tard dans leur adolescence. Cette innovation, la première du genre, est capable de prédire avec une précision d’au moins 90 % le risque de myopie élevée, selon le SNEC.